Je parcours à l’instant les statistiques du blog et, franchement, pour un jeune blog, je suis plutôt content des chiffres. Après, je sais que ça ne veut rien dire : si ça se trouve, vous cliquez contraints et forcés, juste pour me faire plaisir, tout pareil quand on voit la photo d’un bébé et qu’on dit aux parents « Ho il est si mignon » alors que, non, les bébés c’est moche on le sait. Même moi, un jour, si je devais avoir un bébé, je le saurais moche mais je dirais tout haut à tout le monde qu’il est si mignon. Puis, je le montrerais en photo à tout le monde pour me venger et qu’on dise lui « Ho il est si mignon ». C’est l’Histoire de la Vie, Hakuna Matata tout ça. Je me dis que vous êtes sans doute là pour la bannière du blog, à savoir qui est qui, peut-être même que vous vous masturbez dessus je ne sais pas. Bref, merci quand même.
Mais je ne suis pas sur cet article pour vous parler encore du blog. En vrai, je brode, je n’ai pas encore envie de me lancer sur LE sujet. Vous savez, celui qui vous met dans une rage folle en un quart de tour. C’est comme si le boss final du jeu se mettait en hyper-rage dès le premier coup. Tout pareil pour moi avec le premier mot là-dessus. Il y a tellement de choses à dire que je sais d’avance que je vais y passer tout mon être, toute mon énergie, et que, peut-être, à la fin de l’article, je ferai extenué. Il se pourrait même que toute mon énergie vitale y passe et qu’on me retrouvera mort, tête sur le clavier de l’ordinateur, les yeux rougis, la bave aux lèvres, les doigts ensanglantés. Si vous n’avez donc pas de nouvelles de moi d’ici 48 heures au plus tard, merci de bien vouloir en informer mon entourage. Bon. Cet article va être long, je pense que je vais devoir l’écrire en plusieurs fois dans la journée. Je vais même lui dédier une catégorie : Premium. Quand les articles sont longs, ils en valent deux, voire trois, donc, il faut prévenir le lecteur qu’il doit le lire à tête reposée car il va en avoir pour un moment. C’est dimanche, c’est le jour du Seigneur Homosessuel, on devrait être tous à genoux pour recevoir le Liquide Sacré, mais, moi, à la place, je vais parler de cette chose qui va me mettre dans tous mes états. Il y aura des larmes, du sang, de la faute de frappe, et je m’en excuse par avance. Vous savez, je suis un homme avant tout, même si, aux premiers abords, on ne peut que me considérer comme un Dieu. Voilà, maintenant que j’ai essayé plus ou moins de ne pas en parler, il faut se lancer. Mais, avant, si vous me permettez, je vais boire un peu d’eau pétillante.
*se sert un verre d’eau qui pétille bien fraîche comme il les aime*
*lève le verre*
*la boit lentement en faisant des bruits de déglutition pharyngée*
*repose le verre*
Messieurs dames (il y a des dames ici ??!), je vais vous parler…
*soupire*
… du RER.
*inspire*
Oui, le RER. J’ai mal à la gorge rien qu’à prononcer ces trois lettres. Je les crache comme un gros glaire. D’ailleurs, glaire, RER… ça rime. Je ne crois jamais aux coïncidences. J’ai tendance à croire que l’Univers nous envoie des signes, qu’il faut savoir bien les interpréter quand elles se présentent. Or, elles sont bien là, elles sont bien grosses, et, pour une fois, on ne parle pas de mes couilles.
Mon entourage sait ô combien je suis affecté par ce transport en commun… j’ai failli écrire infecté mais, remarque, c’est finalement un mot bien plus adéquat. Ha ! *prend un crâne d’os dans sa main gauche et l’observe* Comme j’étais naïf ! *pose sa main libre sur le front en tournant la tête d’un air dramatique* En achetant un appartement à Joinville-le-Prout, je me disais que, chouette, j’allais enfin abandonner la ligne 8 du métro, qu’avec le RER, A de surcroit, tout allait changer. Que j’allais mettre moins d’une heure pour aller au bureau. Que je n’aurais qu’une seule ligne à prendre, aucun changement à faire. Que ceci… que cela. Ha ! Comme j’étais jeune et naïf ! Si j’avais su !
Parce que j’ai, vite, très vite, désenchanté. Perdu dans les eaux troubles des lendemains, je m’étais dit que c’était exceptionnel, que la situation allait vite, très vite, revenir à la normal. Mais que pensais-je ? Comment ai-je pu me voiler la face avec autant d’illusions perdues ?! Ha là là ! Ho là là mes aïeuls ! Il va falloir que j’aille plus loin dans la douleur qui me prend aux tripes. Je… je dois le faire rien que pour vous. Parce que je… aïe… je vous aime.
Déjà, merci de bien vouloir m’expliquer, pourquoi, en temps normal, donc à 1,2% sur une année, et encore, je suis gentil, j’ai gonflé le pourcentage, il faut nécessairement que le RER A s’arrête deux-trois minutes par station. Alors, si c’est pour une histoire obscure de régulation de trafic, je ne suis pas conducteur, je ne connais rien de ce milieu qui, je le pense, doit être très technique et compliqué, avec une logistique sans pareille, mais pourquoi ce n’est pas anticipé d’avance, cette régulation ? Ce sont bien eux qui lancent les trains sur les rails, non ? Doivent bien avoir une p’tite calculette dans un tiroir pour savoir à peu près quel train arrive à quelle station ? Non, c’est à la louche, au p’tit bonheur la chance ? Il y en a un il appuie sur le champignon un peu plus fort que les autres, et ça bouscule tout le système, poussant tous les autres trains de derrière à attendre ? Alors, comme ça, le RER A roule, ha, ça, il roule, mais il nous fait perdre à tous au moins une dizaine de minutes en plus pour quelque chose qui me parait rectifiable. Mais une fois de plus, je courbe l’échine sur ce sujet, sans doute que l’on se heurterait à une difficulté irrémédiable, et que la RAPÉTÉ est tout le temps énervée sur ce sujet. Peut-être qu’il existe au sein de chaque bureau une cible et que tous les employés lancent des fléchettes sur la dérégulation en pestant Fichue dérégulation ! ?
Ha, me voilà déjà en sueur. J’ai beau m’essuyé le visage avec une serviette, je suis de nouveau trempé. Il te faut continuer Axel. Tu dois le faire. Si ce n’est pas pour toi, fais le pour lui. Pour ton public. Ha, oui… j’y retourne.
Une fois ce premier point posé, et encore, comme je le disais (oui, je devrais plutôt formuler « comme je l’écrivais« , mais, voyez-vous, quand on écrit, on a une petite voix dans la tête. Enfin, moi je l’ai, je ne sas pas pour vous, pour les autres, ça me parait commun mais si ça se trouve je suis le seul à avoir ça.), c’est quand c’est en temps normal, soit à 1,2% de temps annuel, et là encore, comme je le disais là aussi, j’ai gonflé le pourcentage parce que je suis gentil, et qu’il faut être gentil dans la vie si on veut des cadeaux (oui je suis gentil uniquement parce que je suis intéressé). Pourquoi, mais encore pourquoi, ça arrive, là encore, alors que tout va bien dans le meilleur des mondes, pourquoi quand je prends le train à Cent-Morts, il s’arrête à la station suivante, Joinville-le-Prout, et là, le chauffeur, avec sa voix de gros sadique, parce qu’on le sent dans sa voix qu’il prend du bon plaisir à nous l’annoncer, il nous dit « Le RER s’arrête ici, terminus, tout le monde descend ! ». C’est quoi le délire ? Il existe un club BDSM à la RAPÉTÉ, vous aimez nous fouetter verbalement ? Nous voir nous accumuler sur les quais, parce que forcément, faire descendre tous les passagers d’un RER entier sur les quais, c’est une superbe bonne idée, comme ça, toute cette foule va rentrer d’un coup dans le prochain RER qui est déjà bien rempli ?! Vous n’aimez faire les choses qu’à moitié ? En cours de route, enfin, de rails, vous vous dites « Oh puis flemme… allez on retourne au bercail ! » ??! Mais répondez-moi répondez-moi ré… po… dez…moi. *s’évanouit* *revient à lui aussitôt* ! Ha ! Non, Axel, tu dois continuer… tu… le… dois… *boit de l’eau fraîche qui pétille*
Et, tout ce que je dis là, c’est quand tout va bien. On est tous heureux, le sourire aux lèvres, on danse le bougie woogie (mais n’oubliez pas de faire vos prières du soir… oui j’ai encore une référence de jeune, que voulez-vous, c’est ma p’tite mémé qui m’emmenait à l’école et on écoutait à la radio Nostalgie, c’est comme ça, on est influencé dans notre enfance et j’adore écouter les chanteurs morts, j’en ferai un article tiens, merci, vous m’avez donné une bonne idée et ouh là je m’égare reviens Axel reviens parmi les tiens héhéhé non stop !). On se prend la main, pour nous emmener vers d’autres chemins (STOP TA GUEULE AXEL), mais tu as fait quand même ces dérégulations quotidiennes, ces trains qui s’arrêtent soudainement puis qui ne repartent plus. Bon, et là encore, je suis gentil, je dis que le trafic du RER A est encore normal.
Fiou.
Parlons maintenant quand ça ne va pas. Alors, là. Ici votre commandant de bord, préparez-vous, mettez vos ceintures, armements des toboggans (j’ai toujours trouvé rigolo cette phrase, je m’imagine l’équipage donner des armes aux toboggans hihihi), nous allons décoller ! Merci d’avoir choisi le RER A… AIRLINES, vous allez voir, ça va secouer très fort !
Alors, pour cette première situation où les choses ne vont pas, et là, on parle avec expérience. Imaginez que, quelque part sur tous les kilomètres de rails, et il doit y en avoir des centaines, enfin, je crois, je suis un peu beaucoup nul dans ces choses-là, puis, là, dans un local technique à Chatte-Lait Les Halles, l’eau, elle s’est dit, « Tiens, je vais fuir ! » puis paf ! Elle coule sur des équipements de signalisation ! Et là, le battement d’aile d’un papillon déclenche le plus violon des orages : trafic interrompu dans tout Paris de trois lignes de RER ! Non mais les gars, vous êtes en train de me dire que n’importe qui vient dans ce local un verre d’eau, riche en magnésium, au hasard, il verse ça dessus et il y a plus rien qui fonctionne ?! Non mais attend, c’est si vétuste que ça que l’on peut tous s’amuser demain à paralyser une plus grande partie du trafic parisien avec un verre d’eau (riche en magnésium, oui je l’ai déjà dit) ?
Bon, ça, ok, c’était exceptionnel, mais cela en dit long tout de même sur l’état des équipements. Parlons d’autre chose, de bien plus quotidien, et vous allez tous me dire « MAIS OUI ! » quand je vous l’aurais dit ! Parlons des malaises voyageurs… « MAIS OUI ! ». Bon, dans cette situation, ne mettons pas tout sur le dos de la RAPÉTÉ. Ici, tu as un homme, ou une femme, ou un⸱e iel, ou bien plus encore, qui, ha, ça ne va pas trop, ouh je sens que ça ne va pas trop, oh mais là vraiment ça ne va pas trop trop, et, ho, sur plusieurs arrêts, ça ne va vraiment pas trop trop trop, et là, bim, au sol, inconscient⸱e⸱iel. Déjà, pourquoi tu restes dans le RER alors que tu te sens pas bien ? Je ne suis pas expert en évanouissent, mais tu te sens partir, non ? Tu ressens les premiers symptômes, non ? Hé bien, sors, si ça va pas ! Sors ! Ne te mets pas plus mal ! Va t’oxygéner la tête ! Le boulot, c’est le boulot, mais la santé, c’est la santé ! Je suis sûr qu’il a au moins le 3/4 des malaises qu’on peut s’éviter comme ça ! Alors, ouais, t’es malade, on est vraiment désolé, on compatis, on ne demande que ça que tu ailles bien, mais pense aux autres ! Parce que, forcément, la conséquence, c’est quoi ? Hé bah on arrête le RER, et tous ceux qui suivent, parce qu’il faut attendre que les secours arrivent, et qu’ils prennent en charge la personne, et que tout ça, c’est long, très long. Bon, vous allez me dire, si ça trouve, la personne, elle s’est évanouie parce qu’il y a trop de monde, et donc, tout ça, c’est la faute exclusive à la RAPÉTÉ. Ouais, peut-être bien, ouais. Mais moi je dis que là faute à tout le monde sauf à la mienne, allez hop, tout le monde dans le feu ça fera plus de viande à manger !
Ha… ma tête… j’ai si mal… continue… continue…
Puis, les « incidents graves de personnes », là, mmh, c’est une notion bien poétique pour dire que la personne a percuté un train et qu’on peut la servir en steak haché à la cantine. Bon, je ne parlerais pas de la raison, suicide ou accident, c’est navrant dans n’importe quel cas, mais la conséquence, forcément, vous me voyez venir. Alors parlons d’un cas qui m’est arrivé mercredi dernier, ce n’était donc pas si longtemps : c’était le mercredi 26 février. Je m’en souviens comme si c’était cette semaine, bizarrement. Il faisait beau. Je me disais que c’était un jour de télétravail pour certains mais, surtout, les vacances pour les parisiens, qu’il y aurait moins de monde, que j’allais arriver peinard (au-delà des petites dérégulations quotidiennes et des trains qui s’arrêtent et qui ne repartent pas). Hé bien non. Ne voilà-t-il pas que j’arrive à la gare de Cent-Morts à 8h30, et là, les ennuies commencent :
Quand tu ne vois plus que trois destinations d’afficher sur l’écran avec trois points de suspension, tu sais que tu es mort. Je pensais que le trafic était interrompu et là, ce que j’aurais fait, j’aurais pris le bus à Joinville-le-Prout pour aller jusqu’à VingtScènes, et, en fait, c’est ce que j’aurais dû faire mais quand j’ai vu « le trafic reprend », j’y ai cru…
Parce que, déjà, on nous fait monter de l’autre côté du quai, donc les escaliers de gauche. Là, on nous annonce qu’il y a eu un « incident grave de personne » à Joinville-le-Prout, la station d’après donc, qu’un train va arriver. Qu’un train va arriver. Qu’un train va arriver… et là, oui, un train passe. Puis deux. Puis trois. Mais dans l’autre sens, direction Le Bois Diable Lourd. Plus d’une heure passe, en réalité. D’où le trafic a repris, mon gars ?! Ils auraient mieux fait de nous annoncer que le trafic était interrompu de la banlieue pour aller sur Paris pendant au moins une heure, comme ça, on aurait fait autrement. Franchement, j’aurais même pu rester en télétravail mais non, je ne l’ai pas fait ! Vous voyez quel brave hommosessuel je suis ! Je fais tout pour redresser la Grande France Forte, moi ! Sauf que là, je n’ai jamais vu ça de ma vie : trois trains passent, je vous rappelle, mais pas dans la bonne direction. On nous dit qu’en fait, ces trois trains n’iront pas à leur terminus (mais comment font alors ceux qui sont au bout de la ligne, on ne sait pas, sur le moment je pensais surtout à ma gueule). Les trains doivent aller plus loin que nous, faire demi-tour, puis revenir. Mais là on nous prévient que finalement on peut retourner sur les quais d’origine, donc en face, qu’un train va venir. Et vas-y que des centaines de personnes descendent les escaliers, traversent la gare, remonte de nouveau les marches et se positionnent. Dix minutes plus tard : ha non, faut retourner en face. Et là, parce que ça prend du temps, à faire rebouger tout le monde, sans crier gare (alors qu’on est en gare tout de même), un train, direction Paris, arrive. Stupeur, on court comme on peut mais on ne peut pas courir, alors on marche comme on peut, mais on ne peut pas marcher, alors on piétine, on piétine… forcément, le train était déjà reparti quand j’arrive sur les quais. Mais là, je vous assure, je voulais juste jeter tout le monde sur les quais, qu’un train arrive, et que tout le monde meurt dans les pires souffrances du monde. Oui, dans ma tête, j’ai tué des milliards de personnes au moins trois fois. Finalement, j’ai attendu plus d’une heure et demi sur les quais pour monter dans un RER A blindé, arriver au boulot comme si j’avais passé toute la semaine….
Re… regardez ce bonheur…
Ha… je… je sens que je vais partir.
Vite… cliquer sur publier avant que…
avant que…
…
post anusum : j’espère que vous appréciez le titre de cet article à sa juste valeur, je me trouve épatant, parfois.
Je compatis. Mais c’est l’univers trotskyste qui te lance un cheh jaloux parce que tu es un bourgeois, propriétaire qui habite Joinville le prout prout.
Tu connais la vidéo québécoise hilarante sur le gars qui refuse de dire à ses amis que leur bébé est beau ?
Je la connais, je la regarde même chaque matin avant d’aller redresser la Grande France Forte car c’est ma bible de la pensée…vous voyez ?